Au cours de ce débat, les avocats du chef de l’Ex CNRDRE ont étalé ce qu’ils qualifient de «mauvaise condition de détention» de leur client lequel fait l’objet, selon eux,  de toute sorte d’injustice bien que bénéficiant de la présomption d’innocence. La dernière,  date du 24 Janvier suite, toujours selon eux, à «l’agression du Général Amadou Haya dans sa cellule par le Chef  par intérim de la Gendarmerie de Manantali. Nous avons introduit,  Lundi dernier une plainte auprès du Procureur Général contre le Capitaine Sogoba  pour  Violence  et Voies de faits, torture, non assistance à une personne en danger».

Cette altercation faisait suite, le 17 Janvier dernier,  à un malaise de Sanogo qui saignait du nez. Le prisonnier, aux dires de ses avocats, avait sollicité l’intervention d’un médecin. L’infirmière saisie s’est dit disponible seulement à 18h. Et, à son arrivée sur les lieux, c’est pour affirmer qu’elle  n’était pas en mesure de traiter le cas… «C’est ainsi que le malade demanda au Capitaine Sogoba, chef d’Escadron par intérim,  d’adresser  un rapport à la hiérarchie afin qu’il puisse bénéficier de soins appropriés». Et selon  les avocats, le Capitaine Sogoba répondit ceci : «je suis intérimaire et je ne suis pas là pour ça».

Et quand l’information parut dans la presse  le 24 Janvier 2015, suivie de la visite des avocats Maitres Tièssolo Konaré, Mariam Diawara et Issa Coulibaly à Manantali, le Capitaine Sogoba, selon les avocats,  s’est introduit dans la cellule de Sanogo pour faire part de son indignation au détenu qu’il a accusé d’être à l’origine de la fuite. Il le traita ainsi de tous les noms d’oiseaux en lui serrant les collets. Et, poursuivent les avocats, n’eut- été l’intervention de ses autres camarades Gendarmes, le pire allait se produire. «Et depuis le Général Amadou Haya est enfermé 24h sur 24h dans sa cellule».

Dans son intervention, Me Mariam Diawara  dira ceci : «ces militaires n’ont pas été condamnés, ils doivent  bénéficier  de la présomption d’innocence. Ils font aujourd’hui l’objet de tortures sur leur lieu de détention. Il y a eu violation de procédure depuis leur arrestation jusqu’à leur transfèrement. Comment comprendre que l’instruction étant en cours à Bamako, que les présumés soient éparpillés dans d’autres régions. Il s’agit d’une vengeance qui ne dit pas son nom».

Pour Me Issa Coulibaly,  des correspondances ont été adressées au DG de la Gendarmerie, au Ministre de la Justice et au Premier Ministre pour dénoncer la violation de la procédure. Selon lui ce «dossier est plus politique que juridique»et de  promettre  que toute la lumière sera faite sur cette affaire.

Me Tièssolo Konaré de préciser que «le Capitaine Sogoba est dressé contre son client parce qu’il n’a pas eu de promotion». Et, poursuit-il, «s’il ya un antécédent entre eux sur le plan militaire,  ce n’est pas le moment de le régler».

Aussi de rappeler que le juge d’instruction Yaya Karembé leur a notifié en Décembre dernier la clôture de l’instruction. Depuis, «l’affaire patauge entre le Parquet d’instance et le Parquet Général».

T.C

Source: La Sentinelle