Général Amadou Aya Sanogo
Général Amadou Aya Sanogo

Les malheurs du général Sanogo, chef de la défunte junte militaire, se poursuivent. Après avoir échappé par deux fois à des morsures de serpent, il a été transféré de Sélingué, région de Sikasso, à Manantali, région de Kayes, donc à 300 km de la capitale, avec les conséquences psychologiques que l’on imagine.

A Manantali où il loge dans un vieux conteneur transformé en cellule carcérale, l’officier général est tombé malade le 17 janvier 2015. Il demande alors à son geôlier en chef, le commandant d’escadron par intérim de la gendarmerie, le capitaine Djibril Sogoba,  de lui trouver d’urgence un médecin. Le médecin pressenti à Manantali se trouvant absent, Sanogo demande à Sogoba de lui en chercher un à Bamako. Réplique cinglante du capitaine Sogoba: « Désolé, je n’ai pas pour mission de chercher des médecins ! Je ne suis là que pour assurer un intérim; d’ailleurs, depuis que je suis là, je n’ai bénéficié d’aucun avantage particulier! « . Sanogo répond que ces choses ne l’engagent pas et qu’il demandera à ses avocats de lui trouver un médecin.
Le lendemain, 18 janvier,  un  site d’informations fait état de l’altercation entre Sanogo et Sogoba.
Noire colère du capitaine Sogoba qui vient violemment interpeller Sanogo en ces termes: « Comment se fait-il que la presse publie une conversation que j’ai eue avec toi? Pour qui te prends-t-u donc ? Tu n’es qu’un prisonnier comme d’autres! ». Le ton monte entre les deux hommes. Il n’en faut guère plus pour que le capitaine Sogoba fonce sur le général détenu. Vive empoignade. Les deux gladiateurs sont séparés par des gendarmes présents. La scène s’est déroulée le samedi 24 janvier 2015 aux environs de  20 h.
C’est la deuxième fois que Sanogo est agressé par un militaire dans son lieu de détention.
La première fois, il le fut par le colonel Fakourou Kéita, venu sans droit l’interroger dans sa  cellule de l’Ecole de gendarmerie de Faladié, Bamako.
Dur d’être ancien putschiste sous nos tropiques ! Depuis son transferts à Manantali, Sanogo était enfermé de 18 h au lendemain matin. Pour se venger de lui, le capitaine Sogoba a ordonné qu’il soit enfermé 24 h sur 24 h !
Abdoulaye Koné
Source: Procès Verbal