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30-31 octobre 2014 Hervé Ouattara, Smockey, Guy Hervé Kam : des contre-révolutionnaires anti CDR Sankara sabotant la révolution de l'intérieur

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par Yanick Toutain
REVACTU
30 octobre 2017
"Je regrette tellement d’avoir travaillé pour le MPP et soutenu la candidature de Roch à la Présidentielle.
Je reconnais que le CAR a été créé par le MPP, mais cela ne leur donne pas le droit de nous traiter comme des marionnettes. » 
Hervé OUATTARA dans Grand Déballage sur Burkina Info Tv ce 21 Mai 2017"


"Après, j’ai été appelé par l’actuel président, le lieutenant-colonel Zida, qui m’a dit que j’avais commis une erreur en allant parler au président, car lui il savait qu’il allait nous rouler dans la farine. Il m’a fait savoir que l’armée avait décidé de prendre ses responsabilités et de démettre Compaoré de ses fonctions et qu’il fallait juste déterminer qui allait endosser cette responsabilité. "
Le départ de Blaise Compaoré est le fruit de la lutte de tous les Burkinabè. S’il y a des gens qui peuvent vous dire comment Zida est venu, c’est bien nous ; et ce n’est pas pour nous vanter.
Au départ, nous avons voulu inciter Gilbert Diendiéré, lui-même, à perpétrer un coup d’Etat. Mais il m’a dit que ça ne l’intéressait pas et qu’il ne voulait pas en entendre parler. Concernant Zida, c’est des situations politiques qui ont amené les gens où ils sont.
(...)
Dans la salle, j’ai été le premier à dire à Zida, car je lui ai parlé la veille, de prendre ses responsabilités.
La seule personne dans la salle qui a refusé cette option était Luc Marius Ibriga. Il m’a appelé de côté pour me dire que j’étais en train de jouer à un jeu dangereux. Je lui ai dit que ce qui m’intéressait à ce jour était que le président Compaoré quitte le pouvoir et que le reste on gèrerait. Peut-être que j’ai fait ça sur un coup de tête, mais je l’assume. Il a appelé Augustin Loada, puis Smockey. Hervé Kam n’était même pas encore là. Le Pr Ibriga nous a fait comprendre que lui était pour une transition civile et qu’il n’appartenait pas à la société civile d’amener des militaires au pouvoir.On a discuté entre nous et finalement, c’est nous qui avons gagné. Sams’K Le Jah et Hervé Kam, qui sont arrivés plus tard, étaient dans la même logique que Smockey et moi. Finalement, nous avons dit à Zida de prendre ses responsabilités, c’est pourquoi nous sommes revenus le lendemain l’accompagner à la place de la Nation pour son message. Il n’y a eu aucun deal. Maintenant le CAR accompagne la nouvelle dynamique qui veut que le pouvoir soit civil 

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JEUDI 17 SEPTEMBRE 2015


MERCREDI 23 SEPTEMBRE 2015

SAMEDI 28 OCTOBRE 2017

La dualité de pouvoir en Russie le 12 mars 1917 (leçons institutionnelles pour Togo, Espagne-Catalogne 2017 à partir du Que-Sais-je FX Coquin 1962 sur la Révolution Russe)



par Yanick Toutain

REVACTU
28 octobre 2017

"Citoyens ! Les représentants des ouvriers,
des soldats et de la population, réunis à la Douma,
déclarent que la première séance de vos délégués
aura lieu aujourd'hui à 7 heures du soir à la Douma d'Empire.
Que tous les soldats qui sont passés du côté du peuple choisissent sans retard leurs députés,
 à raison d'un par compagnie.
Que les usines choisissent leurs députés
dans la proportion d'un pour 1000 ouvriers.
 Les usines de moins de 1000 ouvriers enverront également un député."
déclaration du 12 mars 1917 du Comité Exécutif provisoire (CEP

JEUDI 19 OCTOBRE 2017

Togo, Sokodé : Des officiers américains conseillent et appuyent l'imam Djobo Mohamed Alassani pour "condamner à mort" les militaires de la dictature togolaise Gnassingbé–Yark–Bolloré


par Yanick Toutain
REVACTU

19 octobre 2017




« Nous allonscondamner à mort tous ceux qui le mériteront.
Nous avons créé cette cour avec l’appui des officiers américains.
Celui qui sera condamné à mort peut être tué dans sa chambre, dans son bureau.
Il peut être tué dans son déplacement.
On peut le tuer dans son véhicule. » 

".... la cour pénale nationale inter-militaire togolais. Nous allons les juger un à un et les condamner à mort. Je vous ai dit que cette cour se trouve au sommet d’une montagne la plus élevée du Togo. Le tribunal est détenu par les plus forts des forts dans la justice. Nous l’avons créé spécialement pour les militaires togolais."

(extrait du prêche de l’imam Djobo Mohamed Alassani qui a créé
« cette cour avec l’appui des officiers américains ».)


UNE PROTO-REVOLUTIION BURKINABE EN 2011
BLAISE COMPAORE POUVAIT ETRE FACILEMENT
 RENVERSE 3 ANS PLUS TÔT



La révolution burkinabè a failli se produire en février 2011 avec les jeunes, en mars 2011 avec les manifestations de la proto-formoisie, en avril 2011 avec les mutineries des militaires de l'armée de Blaise Compaoré.
Wikipédia La révolte commence le , à la suite de la mort suspecte d’un élève (Justin Zongo) battu par des policiers de Koudougou au Burkina Faso. Les manifestations, demandant une enquête sur sa mort et réclamant la fin de l’impunité pour les violences policières, sont réprimées dans le sang en février, et s’amplifient en émeutes au mois de mars. En avril, de nombreuses mutineries éclatent dans les forces de l’ordre, arméeet CRS. En mai, la contestation se maintient de façon diffuse.
La révolte, ou les révoltes simultanées, ont des points communs avec les révolutions arabes7,8 : la mort d’un jeune comme élément déclencheur, dans un contexte de misère populaire et de pouvoir autoritaire qui ne se renouvelle pas ; le slogan « Dégage ! » ; le favoritisme qui gangrène la société9. Mais, au contraire des révolutions arabes, les différentes contestations restent dispersées, et ne se rassemblent pas en un mouvement unitaire10,7,11, comme en témoigne la manifestation du 1er mai, les partis d’opposition étant trop faibles pour agréger ces différentes cohortes de mécontents12.

A chaque fois, les forces anti-sankaristes étaient à l'oeuvre pour interdire de former des CDR.
Et, dans le cas des jeunes, pour leur présenter un faux Sankara issu des laboratoires de propagande de l'impérialisme.
Un faux Sankara dont le vrai programme est camouflé par tous ces ennemis.
Quand les vrais sankaristes sont censurés par les pro Balai-Citoyen et menacés de mort par les pro Kémi Séba !

LE VRAI PROGRAMME SANKARA = CONSTRUIRE PARTOUT DES CDR
ET PRENDRE LE POUVOIR AVEC UN CNR



"Tout ce que nous avons réalisé au Burkina Faso, sous la révolution, nous l'avons réalisé grâce aux CDR en premier lieu." Thomas Sankara 4 avril 1986
"... beaucoup étaient venus pour fêter la disparition de ces fameux CDR.Pourquoi les CDR ? Historiquement, vous savez que rien n'est plus faux que de dire que les CDR ont été créés au lendemain du 4 août 1983.Les CDR ont été créés avec les premiers coups de feu qui ont été tirés ici.Les CDR ont été créés le 4 août 1983, précisément.[Applaudissements] Les CDR sont nés dialectiquement en même temps que la révolution au Burkina Faso.[Applaudissement] Parce que, à l'instant même où nous avons prononcé le mot révolution dans ce pays, la nécessité de la défendre s'est fait sentir et celui qui parle de révolution sans prendre les dispositions pour protéger cette révolution commet une grave erreur et méconnaît les capacités de lutte, les capacités de destruction de la réaction.Pour notre part, nous avons invité le peuple dans la nuit du 4 août, à se constituer partout en Comités de défense de la révolution parce que nous ne nous faisions pas d'illusion : la révolution allait être attaquée.Elle l'a été, elle l'est et elle le sera.Donc, les Comités de défense de la révolution l'ont été, le sont et le seront.[Applaudissement] Rien de ce qui a été fait de positif sous la révolution n'a pu être réalisé sans les CDR.Nous savons que nous CDR, nous ne sommes pas parfaits.Nous le savons, mais nous continuons de rechercher dans ce monde les exemples de perfection.Nous CDR, avons eu à exercer le pouvoir populaire.Sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan militaire, sur tous les plans de la vie nationale, à tous les niveaux de la vie des Burkinabè, nous, CDR, sommes impliqués directement.Il est donc important que nous comprenions que la marche correcte des CDR a une conséquence bénéfique et heureuse pour chacun de nous.Se détourner des CDR, c'est se faire à soi-même du tort ; à moins que l'on ne soit en mesure de quitter le Burkina Faso.Nous avons besoin des CDR et nous aurons toujours besoin des CDR quelle que soit la forme qu'un jour ils pourraient prendre.
"Nous ne pouvons pas accepter de mettre les CDR de côté.Il n'y a pas deux Burkina Faso.Il n'y a qu'un seul Burkina Faso : le Burkina Faso des CDR.Il commence avec les CDR et finit avec les CDR.[Applaudissements] C'est pourquoi, il faut que là où il n'y a pas encore des CDR qu'ils soient rapidement constitués.Partout où se trouvent des Burkinabè, le premier réflexe doit être pour eux de constituer un Comité de défense de la révolution parce qu'ils sont et existent grâce à la révolution.Et s'ils ne le font pas, ils vont à l'encontre de la révolution et il n'y a pas de raison qu'ils bénéficient des bienfaits de la révolution."
PLUS DE 1310 DELEGUES des CDR de tout le Faso se sont réunis  du 31 mars au 4 avril.
La source du texte suivant est une brochure publiée par le Secrétariat national des CDR.

 DISCOURS DE CLÔTURE DE LA PREMIERE CONFERENCE NATIONALE DES CDR 4 Avril 1986


En février-mars-avril 2011 l'impérialisme a tellement eu peur que la révolution emporte Blaise Compaoré qu'il a fabriqué et médiatisé en même temps 4 agences Zoubatov en plus du PCRV : le MPP, le CAR d'Hervé Ouattara, le Balai Citoyen, et les jihadistes Ansardine-MNLA missionné pour attaquer le Mali..... et le Burkina Faso dans la foulée...

PROTO-REVOLUTION BURKINABE EN 2011

L'article détaillé de Wikipédia montre à quel point c'est en 2011 qu'a failli avoir lieu la révolution Compaoré DEGAGE.



Le mouvement de contestation connaît une pause début mars, avec le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco)18 et des annonces, limogeage de responsables de la région et ouvertures d’enquête8.
Mais dès le Fespaco achevé, les manifestations reprennent. Le 7 mars, ce sont les commissariats de KoupélaYakoPouytengaGourcyDori qui sont incendiés, et des manifestations ont également lieu à Bobo-Dioulasso, Koudougou, Fada N'GourmaTenkodogo, Léo et à Gaoua17,19, où un élève est tué20.
Le 9 mars, la manifestation à Ouahigouya met à sac les administrations, le siège local du CDP (parti au pouvoir), la résidence du gouverneur, tous les locaux de police, le conseil régional, la mairie, la douane, le palais de Justice. Seule la prison n’est pas prise d’assaut ; à Diapaga, le commissariat et le gouvernorat sont incendiés, des affrontements ont lieu entre manifestants et policiers à Bogandé et Fada N’Gourma17, d’autres manifestations ont lieu à BousséZiniaré17 et à Manga19.
Les six morts sont quatre élèves, un policier lynché après la mort d’un élève, et un passant tué par la police17.
Le principal syndicat étudiant, l'Union générale des Étudiants burkinabè (UGEB) à travers sa section nationale de la ville de Ouagadougou à savoir l’Association nationale des Étudiants burkinabés (ANEB/ Ouaga), tente d’organiser le mouvement contestataire17 et appelle à une marche le 11 mars à Ouagadougou19.
Cette prétendue tentative d'"organisation" est évidemment mesongère : il suffisait d'appeler la population à prendre le pouvoir conformément aux institutions Sankara de 1987- institutions toujours légales....
Cette manifestation a lieu dans une ville quadrillée par les forces de l’ordre et reste pacifique jusqu’à l’intervention de la police qui la disperse violemment, tuant un enfant par un tir à la tête et blessant au moins neuf manifestants. À la suite de cela, l’ANEB appelle à une grève de 72 heures13. La résidence du gouverneur de Ouahigouya est incendiée le 1113.
La première déclaration du chef de l’État a lieu le 14 mars, dans laquelle il stigmatise les manifestations qui seraient manipulées par l’opposition, qui comploterait pour prendre le pouvoir par la violence, et considère l’ANEB comme irresponsable21.
Le championnat de football national est suspendu par la Fédération burkinabé de football à partir du 19 mars, à la suite de ces émeutes22.
On va voir ensuite les pseudo-révolutionnaires du PCRV (le groupe de faux révolutionnaires franceàfric clandestin dont Hebie Oumarou vient de nous "révélé" que ce seraient eux qui seraient les inspirateurs de la ligne politique (réformiste pro Mélenchon donc !!) de leur maison mère française PCOF (ayant adhéré au Front de Gauche, nouvelle version du Front Populaire Colonial cher à la Formoisie Parasite de France)
Faux révolutionnaires saboteurs anti CDR Sankara toujours camouflés derrière des sigles abherrants (Coalition Nationale de Lutte Contre la Vie Chère) dignes de la Formoisie compradore dont ils sont l'émanation.
Sigle délirant dans un pays où les salaires sont divisés par 20, 25 et même 30 par l'impérialisme français.
La coalition nationale de lutte contre la vie chère lance, le 19 mars, un appel à une journée de lutte le 8 avril, pour la justice et la vérité sur l’affaire de la mort de Justin Zongo à Koudougou, sur celle de Norbert Zongo, et sur celles de bien d’autres opposants ou morts suspectes. La manifestation demandera également les libertés d’expression et de manifestation, la fin de la torture et des zones rouges. Du côté social, Tolé Sagnon exige la suppression de taxes et une hausse des revenus dépendants de l’État23.
On voit ensuite la possibilité qui avait été offerte à la proto-révolution de pratiquer massivement la Fraternisation révolutionnaire.
Mais évidemment à la condition de mettre en place des comités CDR de zone avec des délégués sécurité et des délégués justice.
Dans la nuit du 22 au 23 mars 2011, des militaires mécontents d'une décision de justice, qui condamne cinq militaires à la prison pour une rixe avec des civils, prennent les armes à Ouagadougou. Ils libèrent les militaires détenus à la MACO (maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou). Les premiers tirs débutent le 22 mars vers 20 h et se poursuivent toute la nuit. Les rafales de kalachnikovs se font entendre et les magasins et stations d'essence sont pillés par les militaires24,25 ; les tirs tuent une jeune fille de 15 ans26 et font douze blessés27. Au réveil, le 23 mars, le calme revenu, les commerçants ouagalais, dont les boutiques ont été endommagées durant la nuit, bloquent les rues et entament des manifestations, faisant craindre un nouveau déploiement des forces militaires, notamment sur l'avenue Kwamé N'Kruma et le rond-point des Nations-Unies. Des militaires se mutinent dans tout le pays et dans la nuit du 28 au 29 mars, des militaires agressent le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, qui s'en tire sans grave blessure28.
Il aurait été possible de rallier des compagnies entières de militaires à une révolution structurée.
Extension des mouvements en avril[modifier | modifier le code]Le 30 mars, un couvre-feu est décrété de 21 à 6 heures du matin, qui permet de ramener le calme29, même si le 31 mars à Tenkodogo, les élèves incendient le Haut-commissariat et le Gouvernorat, le siège du Congrès pour la démocratie et le progrès, parti au pouvoir, et les résidences de deux ministres, Alain Bédouma Yoda et Marie-Odile Bonkoungou30.
La contestation militaire est désamorcée par la libération des condamnés, ce qui provoque les protestations de la magistrature, en grève du 24 mars31 au 10 avril32,33. Le couvre-feu est levé le 3, même si l'opposition continue à réclamer le départ du président Blaise Compaoré29 et qu’entre 10 00034 et des dizaines de milliers de personnes manifestent contre la vie chère et pour la justice dans l’affaire Justin Zongo le 8 avril35,36,37.
Faire manifester "contre la vie chère" est digne des délires de la Formoisie compradore contre-révolutionnaires..... au moment où il fallait construire un gouvernement provisoire CNR. Un gouvernement où chaque membre aurait été un délégué national désigné par 15625 CDR (et donc 400000 délégateurs)
Le 13 avril, une grève éclate dans l’enseignement, à l’appel du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et le Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTER), pour obtenir des augmentations de salaire promises depuis cinq ans. Elle est très suivie34,33.
Une nouvelle mutinerie éclate jeudi 14 avril : ce sont les soldats du régiment de la garde présidentielle qui réclament le paiement d’indemnités non-versées et le départ de leur commandant34. Les soldats mettent à sac le logement de Gilbert Diendiéré, chef d'état-major particulier du président38.
On voit ici apparaitre le nom Diendiéré du chef du RSP à qui Smockey et Hervé Ouattara vont vouloir, en 2014 confier le sort du Burkina Faso.

UN CNR POUVAIT PRENDRE LE POUVOIR LE 15 AVRIL 2011

Puis, rejoints par des soldats de trois casernes de Ouagadougou, ils pillent des commerces en centre-ville38. Le président Blaise Campaoré prend la fuite dans la nuit, d’abord dans l’ancien palais présidentiel à Ouagadougou38, puis à Ziniaré34,38.
On voit bien ici que la terreur de Blaise Compaoré était telle que la révolution était quasiment achevée.

Les négociations entamées le lendemain, vendredi 15 avril, permettent de satisfaire les revendications des soldats38. Dans la soirée du 15 avril, le chef d’état-major général des armées et le chef de la garde présidentielle sont changés, et le gouvernement Tertius Zongo est dissous39.
Malgré ces mesures, l’agitation perdure : les 16 et 17 avril, de nouvelles mutineries éclatent à Pô et Tenkodogo, puis à Kaya le 1740. Les militaires pillent des commerces à Kaya, et saccagent les domiciles des officiers chef de corps et de région militaire41. En riposte aux pillages de leurs boutiques par les militaires, les commerçants de Ouagadougou pillent eux aussi des bâtiments publics de la capitale, le samedi 16 avril42. Si le calme revient dans les casernes de province le matin du lundi 18, les étudiants de Koudougou relancent leur mouvement et, lors d'une manifestation, brûlent le siège du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), la résidence de l’ex-Premier ministre40 et d’autres bâtiments. Dans la nuit, c’est la résidence d’un chef du parti d’opposition, l’UNDD, qui est visée par des incendiaires du parti au pouvoir43. Le même jour, une autre mutinerie éclate à Ouagadougou40. Le bilan humain du week-end est de 45 blessés au moins42. Un couvre-feu est imposé, de 19 heures à 6 heures du matin44.

Nouveau gouvernement, nouvelles manifestations

Le 18 avril, le président Compaoré nomme Beyon Luc-Adolphe Tiao premier ministre45. Le gouvernement Luc-Adolphe Tiao, formé le 21 avril, est constitué de fidèles du régime : seize des vingt-neuf ministres étaient déjà membres du précédent cabinet, et plusieurs autres avaient déjà été ministres sous Compaoré46. Conséquence des mutineries, le président, qui s’attribue le ministère de la Défense, renouvelle toute la chaîne de commandement au sein de l’armée et nomme le général Honoré Traoréchef d’état major des armées47. Le gouvernement baisse quelques taxes ou subventionne des produits de consommation courante (à partir du 9 mai et pour trois mois12), et promet que justice sera rendue rapidement dans les dossiers de Justin Zongo et des élèves tués pendant les manifestations récentes (Koudougou, Gaoua) ou plus anciennes (Piéla)33,20. Des grèves dans les mines d'or de Taparko et d'Inata, puis à Kalsaka1.
Mais ces annonces ne résolvent pas le malaise social. Le 27 avril, les commerçants de Koudougou manifestent contre la fermeture d’une cinquantaine de boutiques ayant de trop grands arriérés de taxes locales. Rejointe par les jeunes de la ville, la manifestation incendie la maison du maire et le commissariat de police municipale48. Une coalition des 34 partis d’opposition appellent à manifester le samedi 30 avril49.
Le soir du 27 avril, ce sont les Compagnies républicaines de sécurité qui se mutinent à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Fada N’Gourma, Pô, Manga et Dédougou48,50. Des tirs en l'air reprennent jeudi matin au camp des CRS de Ouagadougou, au commissariat central de la capitale51, et dans d’autres villes. Plusieurs personnes sont blessées par ces tirs : une jeune fille est blessée à Manga et le maire de Binde52.
Le 29 avril, les négociations avec les militaires réussissent53. Mais le front social reste ouvert, avec une manifestation de plusieurs centaines de jeunes devant le commissariat de Manga, en solidarité avec la jeune fille blessée la veille. Les tirs de la police font dix blessés, le commissariat est incendié52,54,5. Dès le vendredi midi, le gouvernement fait couper les services d’envoi de SMS en prévision de la manifestation du lendemain5.
A nouveau les réformistes Franceàfric PCRV CCVC font simulacre de mobilisation.
Sans organiser un gouvernement provisoire.
Le lendemain, la manifestation à Ouagadougou contre la vie chère et le régime de Compaoré52 rassemble plus d'un millier de personnes55. Elle se déroule sans incidents, la police s’étant retirée54. Le lendemain 1er mai, la manifestation prévue a été annulée, les syndicats se contentant de remettre une liste de revendications au gouvernement56,57.
Un début de satisfaction est apporté aux revendications de l'ANEB, avec la dissolution de la police spéciale des universités58,1. La contestation des scolaires se maintient cependant à un niveau assez important pour des manifestations et des grèves, le 5 mai, à Ouagadougou et Ouahigouya59. Une manifestation de milliers de femmes a lieu le 14 mai à Ouagadougou60.
Les enseignants du ministère de l’Éducation nationale émettent des revendications (salaires, effectifs des classes) et se mettent en grève illimitée à partir du lundi 23 mai. Le mouvement est soutenu par les élèves et les étudiants, qui s’attaquent au ministère de l’Éducation nationale le 23 mai. Le lendemain, des affrontements violents entre grévistes et non-grévistes, et à Gaoua, où les élèves incendient le siège du CDP et la villa de Blaise Compaoré, et saccagent la direction régionale de l'enseignement secondaire61. Cette grève s’interrompt le 27 mai, les négociations ayant abouti à l’octroi d’une prime pour les enseignants ruraux, et les cours reprennent le 30 mai62. Enfin, le 27 mai également, l’enquête sur la mort de Justin Zongo aboutit à l’inculpation de huit personnes, dont cinq sont emprisonnées63.
Les boulangers annoncent une grève générale de 48 heures à partir du 2 juin, pour des revendications salariales et sur les conditions de travail64.
La contestation des militaires continue en sourdine jusqu'au début du mois de juin : de multiples mutineries, marquées par des tirs nocturnes au sein des casernes, éclatent : au centre commando de Pô le 15 mai, les militaires n’ayant pas perçu les primes promises le mois précédent65 ; puis la Garde nationale de Ouagadougou entre en « mutinerie » le 23 mai au soir61 ; les militaires de KayaTenkodogo et Dori le 29 mai66, rejoints par ceux de Dédougou et Koupéla et les gendarmes de Tenkodogo, Bagré et Garango le 30 mai, faisant quatre nouveaux blessés67. À Bobo Dioulasso la révolte des militaires du camp Ouezzin Coulibaly dure du 31 mai au 3 juin. Les engagés, rejoints par des soldats d'autres unités ou retraités1, tirent au canon, pillent des commerces68,69 et blessent plusieurs personnes70) provoque une manifestation des commerçants qui saccagent la mairie le 2 juin71. Le régiment de sécurité présidentielle (RSP), le Régiment para-commando de Dédougou (RPC) et des éléments de la Gendarmerie nationale interviennent pour mater la mutinerie72 et six soldats sont tués73. Chez les civils, la semaine de mutinerie a tué une jeune fille et blessé vingt-cinq civils6.
Toujours pour calmer la contestation, Blaise Compaoré renvoie l'ensemble des gouverneurs des treize régions, ainsi que le directeur de la compagnie cotonnière nationale, la Sofitex74. Sur les treize gouverneurs, seuls deux conservent un poste, mais changent de région ; trois des nouveaux gouverneurs sont des femmes (contre une précédemment)75. Plusieurs autres mesures influant sur le pouvoir d'achat sont prises : les prix des intrants utilisés dans la culture du coton ont baissé, la taxe de développement communal est supprimé, l'impôt sur le revenu baisse, l'avancement des fonctionnaires doit reprendre, les prix des produits alimentaires de base baissent1. Enfin, des procès pour corruption ont lieu à Ouagadougou à la mi-juin1.
Le 17 juin, deux policiers ont été jugés coupables de la mort d'un étudiant, survenue à Gaoua en juillet 2010 dans des circonstances semblables à celle de Justin Zongo, en février 2011 à Koudougou. Deux personnes avaient été tuées dans les manifestations qui avaient suivi pendant plusieurs jours76.
Le 30 juin, l’ancien ministre Ablassé Ouedraogo annonce la formation d’un nouveau parti, le Faso Autrement77.


Ce processus révolutionnaire qui a failli faire tomber la dictature Compaoré en 2011 aura incité l'impérialisme à utiliser les techniques du policier russe Zoubatov : fabriquer de pseudo-groupes révolutionnaires et y ajouter des groupes ribanazis terroristes Ansardine attaquant le Mali avec les narco-trafiquants MNLA

Sergueï Vassilievitch Zoubatov (en russe : Сергей Васильевич Зубатов), né le 8 avril (2 mars du calendrier julien) 1864 et mort à Moscou le 15 mars 1917, est un célèbre policier russe.
Colonel de la gendarmerie, il est directeur de la police tsariste, l'Okhrana, à Moscou, entre 1896 et 1902, puis chef de la section spéciale du ministère de l'intérieur de 1902 à 1904.
Ancien révolutionnaire repenti, il est d'abord devenu informateur de la police. Démasqué en 1888, il entre dans la police l'année suivante. Il se hisse en quelques années à la tête de la police de Moscou, direction à laquelle il accède en 1896.
Il est un maître dans l'art d'interroger les militants révolutionnaires, parvenant parfois à les « retourner ».

La "Zoubatovchtchina" (1901-1903)

En dépit de convictions monarchistes profondément ancrées, Zoubatov croyait sincèrement que la répression ne pouvait pas seule écraser le mouvement révolutionnaire.
En juillet 1901, pour contrer la montée du Bund (parti social-démocrate juif), il créa et subventionna un parti ouvrier juif concurrent, qui ne professait aucune hostilité au régime du tsar et qui prit la tête de quelques mouvements de grèves apolitiques. Le but était à la fois de déconsidérer le Bund et d'introduire des agents dans le mouvement ouvrier juif, afin de le démoraliser. Il crée ainsi en 1901 la « Société d’Entraide des Ouvriers des Productions Mécaniques », une sorte de syndicat apolitique.
Il reçut pour cela le soutien du ministre de l'intérieur, Viatcheslav Plehve, et du Gouverneur général de Moscou, le Grand-duc Serge.
Ce "parti ouvrier juif indépendant" réussit à attirer quelques dissidents du Bund ou d'adversaires sionistes du Bund, et s'implanta principalement à Minsk, avec des sections à Vilna, Bialystok, Vitebsk, Kovno, Odessa.
Le Bund réagit vivement, envoyant des contradicteurs dans les meetings du "parti ouvrier juif indépendant", mais ils furent arrêtés et déportés, puis adressant des mises en garde dans sa presse.
On voit ici des méthodes ressemblant aux menaces de mort proférées en 2017 par les miliciens de Kémi Séba contre les vrais sankaristes
Peu à peu, l'identification des agents provocateurs ayant été faite, ce "zoubatovisme" régressa, d'autant que dans les milieux gouvernementaux, une hostilité vit le jour contre cette stratégie policière. Les réunions furent sabotées par le Bund, les fêtes ouvrières n'eurent pas de succès et le 5 février 1903, le "parti ouvrier juif indépendant" annonça la cessation de ses activités à Vilnius. La liquidation complète eut lieu en juin 1903.
Durant cette période, le nombre d'arrestations dans les milieux juifs révolutionnaires avait atteint son apogée : 7 % des 2180 membres du Bund clandestin furent incarcérés.
Fabriquer de faux groupes révolutionnaires était simultané avec la répression des vrais.

Le protecteur du pope Gapone

Zoubatov joua aussi un rôle indirect dans le Dimanche rouge de 1905. En effet, pendant la Zoubatovchtchina, il met en place des groupes d'ouvriers à Moscou, menés par le pope et agent provocateur Gueorgui Gapon. Ainsi, en avril 1904, Zoubatov organise la naissance, à Saint-Pétersbourg, d'une « Union des Ouvriers Russes des Fabriques et Usines de Saint-Pétersbourg ». Le dirigeant le plus actif de ce syndicat est Gapone, qui prend la tête de la manifestation du Dimanche rouge (9 janvier 1905).
L'idée est de constituer des groupes ouvriers indépendants, marqués par la religion et infestés d'agents provocateurs. Le « zoubatovisme » est parfois qualifié de « socialisme policier ».


Les nouveaux miliciens Zoubatov ont dont fabriqué un faux Sankara dont les véritables paroles sont soigneusement camouflées.
En plus des miliciens saboteurs du PCRV (faux révolutionnaires pseudo marxistes, pseudo-léninistes mais complices de l'assassinat de Thomas Sankara en 1987) sont venus s'ajouter de nouveaux traitres anti CDR Sankara et agents Zoubatov de l'impérialisme : les Serge - Smockey - Bambara, Karim Sana alias SamsK Le jah , Guy Hervé Kam du Balai à Chiottes des ambassades (le prétendu "Balai Citoyen" formé de miliciens pro Constitution Compaoré), les Hervé Ouattara du CAR.
Ce dernier traitre là a un mérite sur les autres: il est assez stupide pour laisser filtrer des morceaux de vérité.

On ne peut comprendre la révolution du 30 octobre 2014 qu'en comprenant la contre-révolution du 31 octobre 2014 :
A peine le dictateur a-t-il été chassé que ses prétendus opposants sont parvenus à protéger ses institutions : sa constitution de 1991 aura été balayée le 30 octobre pour être réinstallée le 31

VOICI LA JOURNEE DU 30 OCTOBRE 2014
 RACONTEE SUR WIKIPEDIA


30 octobre 2014. – Le 22 octobre dernier le gouvernement du Burkina Faso émettait l'hypothèse d'une modification de la constitution, par voie parlementaire, afin de permettre à Blaise Compaoré, président du pays depuis 27 ans, de pouvoir se présenter à un 5e mandat. Blaise Compaoré avait déjà fait modifier la constitution par deux fois afin de se maintenir au pouvoir. Le vote de modification de l'article 37 de la constitution, article empêchant le président actuel de se représenter, devait avoir lieu aujourd'hui. Ce vote ne laissait guère de doute quant au résultat, le président bénéficiant d'une majorité aux trois quarts à l'assemblée nationale.
C'est cette modification de sa propre constitution qui servira aux Zoubatov de prétexte pour défendre la constitution originelle - celle de 1991 écrite dans le sang de Sankara.

Alors que depuis le 28 octobre des manifestations se tenaient dans le pays, les événements d'aujourd'hui ont pris une ampleur beaucoup plus grande. Dès 10 heures du matin, heure locale, la situation devenait très tendue aux abords de l'Assemblée nationale, alors que le vote de révision de la constitution devait se tenir. Les manifestants réussissent à pénétrer à l'intérieur une demie heure plus tard, provoquant la fuite des députés par une porte de secours derrière le bâtiment.
Ici on voit bien que, si des CDR avaient été formés, un CNR aurait pu être proclamé dans le local politique des usurpateurs.
Dans le même temps des manifestants font irruption au siège de la télévision d'état, la RTB-télé, et saccagent les locaux, la RTB-télé cesse d'émettre.
On voit maintenant qu'un CNR reconstruit à partir de CDR (seules structures légales) aurait pu annoncer sa prise du pouvoir et rappeler les mots de Thomas Sankara

 Historiquement, vous savez que rien n'est plus faux que de dire que les CDR ont été créés au lendemain du 4 août 1983.Les CDR ont été créés avec les premiers coups de feu qui ont été tirés ici.Les CDR ont été créés le 4 août 1983, précisément.[Applaudissements] Les CDR sont nés dialectiquement en même temps que la révolution au Burkina Faso.[Applaudissement] Parce que, à l'instant même où nous avons prononcé le mot révolution dans ce pays, la nécessité de la défendre s'est fait sentir et celui qui parle de révolution sans prendre les dispositions pour protéger cette révolution commet une grave erreur et méconnaît les capacités de lutte, les capacités de destruction de la réaction.Pour notre part, nous avons invité le peuple dans la nuit du 4 août, à se constituer partout en Comités de défense de la révolution parce que nous ne nous faisions pas d'illusion : la révolution allait être attaquée.Elle l'a été, elle l'est et elle le sera.Donc, les Comités de défense de la révolution l'ont été, le sont et le seront.[Applaudissement] Rien de ce qui a été fait de positif sous la révolution n'a pu être réalisé sans les CDR.
Il aurait été possible d'appeler tout le Burkina Faso à former des CDR !!

À 10 h 45, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Alain-Edouard Traoré, annonce l'annulation du vote concernant la révision de la constitution. Peu de temps après, l'Assemblée nationale s'embrase.
En Russie ils ne mirent pas le feu à la Douma d'Empire
Au contraire le soviet en occupa une aile entière !

Dans la deuxième ville du pays, Bobo Dioulasso, le siège du parti au pouvoir ainsi que plusieurs domiciles de responsables politiques sont en feu.
À Ouagadougou, autour du palais présidentiel, les manifestants affrontent les forces de l'ordre et des chars effectuent des tirs de sommation. L'aéroport de Ouagadougou est également fermé.
Peu avant 14 heures, c'est au tour de la radio nationale d'être saccagée et de cesser d'émettre. Une heure plus tard, l'opposant Bénéwendé Sankara affirme que l’armée burkinabè s’est « « soudée avec le peuple » contre le président Blaise Compaoré. Le nom de Kouamé Lougué, un général à la retraite et ancien ministre de la Défense commence à être cité parmi les manifestants, deux heures plus tard, Kouamé Lougué annonce qu'il est prêt à prendre la tête des manifestations.
Une enquête donnera un jour le nom des agents-provocateurs qui avaient fait applaudir le nom de Lougué !
À 17 h 30, le président annonce la dissolution du gouvernement et déclare l'état de siège dans le pays. Vers 19 heures, les manifestants se rassemblent place de la Nation à Ouagadougou. En parallèle, le chef d'état-major des armées burkinabè, Gal Honoré Traoré, annonce la dissolution de l'Assemblée nationale, la création d'un organe de transition pour diriger le pays et instaure un couvre-feu entre 19 et 6 heures dans l'ensemble du pays.
La situation du président Blaise Compaoré reste confuse à l'heure actuelle. Il refuse de démissionner et assure qu'il ira jusqu'au bout de son mandat. Tard dans la soirée, il suspend l'état de siège du pays
A ce moment, on voit donc que la révolution a vaincu..... Elle a abattu la dictature.....
LEGALEMENT LA CONSTITUTION DE 1991 est NULLE ET NON AVENUE !

LES SOURCES


HERVE OUATTARA CREATURE CAR DU MPP
AGENCE AUXILIAIRE DU CDP DE COMPAORE



On va voir ensuite Hervé Ouattara nous raconter son rôle de contre-révolutionnaire saboteur infiltré
Un agent du MPP (succursale du parti CDP de Compaoré) infiltré comme Gapone en 1905.
Ses aveux fait en novembre 2014 étaient évidemment incomplets.
Il faut les lire en y ajoutant ses aveux les plus récents (comme ceux du chef terroriste MNLA Hama Ag Mahmoud)


« Si l’insurrection était à reprendre, je la referai. Seulement je n’allais pas faire certaines choses. Je n’allais pas soutenir la candidature de Roch Christian Kaboré. J’allais même combattre la candidature de Roch devant le Conseil Constitutionnel.Je regrette tellement d’avoir travaillé pour le MPP et soutenu la candidature de Roch à la Présidentielle. Je reconnais que le CAR a été créé par le MPP, mais cela ne leur donne pas le droit de nous traiter comme des marionnettes. » Hervé OUATTARA dans Grand Déballage sur Burkina Info Tv ce 21 Mai 2017


Cela complète ses propos de 2014


TRANSITION POLITIQUE AU BURKINA FASO : 

HERVÉ OUATTARA, L’UN DES DERNIERS À AVOIR VU BLAISE


  •  
Il est l’un des derniers à avoir rencontré l’ancien président du Faso Blaise Compaoré au palais de Kosyam avant sa démission. Il s’agit d’Hervé Ouattara, président du Collectif antiréférendum (CAR), l’une des structures qui ont travaillé aux côtés de l’opposition à faire tomber le régime Compaoré. Nous l’avons reçu hier à notre Rédaction. Il nous parle dans cette interview de sa journée du 30 octobre, de sa rencontre avec Blaise, du lieutenant-colonel Isaac Zida et de l’avenir de son organisation.

 Comment s’est déroulée votre journée du 30 octobre 2014?

C’est la journée qui a le plus marqué ma vie jusque-là. C’était une journée très chaude, très difficile (soupir). C’est une journée qui a annoncé de nouvelles possibilités pour notre pays et c’est cette journée qui a connu également la période la plus sombre de notre pays.
Comme chef-saboteur anti-CDR Sankara, l'agent milicien CAR du MPP a évidemment des souvenirs mitigés.

Vous êtes de ceux qui se sont retrouvés à Ouaga 2000 en direction de Kosyam avant d’être stoppés par un barrage du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Que s’est-il réellement passé ?

Il était question depuis un moment, au niveau du CAR, de réfléchir sur la possibilité de faire partir le président Compaoré.
Le lecteur non informé de son rôle sursautera de voir ce prétendu leader de la révolution avoir l'idée de chasser Compaoré..... "Depuis un moment"
Alors que tous les VRAIS révolutionnaires n'avaient que cette idée depuis le 15 octobre 1987 !
On nous a toujours fait comprendre que pour faire partir Blaise Compaoré, les marches pacifiques ne suffiraient pas, et nous nous avons intégré cette donne. Je ne suis pas en train de dire que tout ce qui a été cassé et le désordre sont le fait du CAR, seulement qu’il fallait accepter que ça pouvait tourner au vinaigre. Il a fallu donc penser à des stratégies pour pouvoir atteindre nos objectifs.
Quels objectifs ?
Il les a avoués 3 ans plus tard : aider le MPP a se substituer au CDP sur instruction de l'Elysée.

Dans la mobilisation du 30, moi, je devais coordonner les choses sur l’axe UAB avenue Kwame-N’Krumah jusqu’à l’école nationale des Douanes. D’autres personnes, bien sûr, étaient sur d’autres axes. L’objectif étant de parvenir à faire tomber les barrières des forces de l’ordre pour rejoindre l’Assemblée nationale.
On remarque qu'il a l'objectif "Assemblée Nationale".... mais sans aucun objectif institutionnel. Normal pour un milicien de l'impérialisme.
Ou plutôt Hervé Ouattara doit s'assurer qu'aucun CNR ne voit le jour, il a pour mission de s'assurer qu'aucun CDR ne vienne remettre en cause la Constitution Compaoré de 1991.(source Wikipédia)
La Constitution du , adoptée par référendum, a instauré un régime semi-présidentiel à deux chambres ouvert au multipartisme :
  • Le Président du Burkina Faso, élu par le peuple pour cinq ans lors d'un scrutin à deux tours. Il ne devait pouvoir être réélu qu'une seule fois ;
  • L'Assemblée nationale est la seule instance législative du pays. Elle peut être dissoute par le président du Burkina Faso ;
  • La chambre des représentants qui avait un rôle consultatif se renouvelait tous les trois ans et a été dissoute le 23 janvier 2002. Mais la révision constitutionnelle du 11 juin 2012 a réintroduit une seconde chambre, le Sénat, qui n'est pas encore fonctionnel.
Il faut noter que depuis son adoption le 2 juin 1992, la constitution du Burkina Faso a été révisée à trois reprises respectivement en janvier 1997 pour lever le verrou de la limitation du mandat présidentiel, avril 2000 pour non seulement ramener la durée du mandat présidentiel de 7 ans à 5 ans et aussi pour introduire à nouveau sa limitation à renouvelable une fois, janvier 200231.
Il existe également un conseil constitutionnel composé de dix membres et un conseil économique et social dont le rôle est purement consultatif.
 Le rôle principal de Hervé Ouattara est donc principalement d'éviter que la chute de la dictature ne s'accompagne du retour des institutions de Sankara.
"Vu le dispositif important de sécurité, ce n’était pas gagné d’avance pour les manifestants. Vu les enjeux de cette journée avec le projet de loi qui était en passe d’être voté, nous avons travaillé à réussir et vous savez ce qui s’est passé.
Après cette étape, vers 12h-13h, j’ai décidé, avec quelques militants, sur un coup de tête, je le reconnais, de monter sur Kosyam.
C'est donc entre 12h et 13h qu'il vient à l'idée d'Hervé Ouattara d'entrainer les manifestants vers Kossyam.
Cette explication est plus que douteuse.
Surtout quand on lit par ailleurs une autre explication
Une partie de la foule se dirige également vers le palais présidentiel de Kosyam, placé sous haute protection. Pendant ce temps, l'armée tire à blanc sur les quelque 1 500 manifestants qui prennent d'assaut l'Assemblée nationale alors que les députés venaient d'y entrer pour siéger. Après que ces derniers ont été exfiltrés in extrémis, les manifestants brûlent des documents et volent du matériel informatique, tandis que sont incendiés plusieurs véhicules situés à l'extérieur. Une partie du bâtiment est incendié et détruit, sauf la chambre principale qui n'a pas été atteinte12. De nombreux députés ont dû se réfugier dans un hôtel proche. Le député d'opposition Ablassé Ouedraogo explique : « J'étais à l'intérieur [de l'Assemblée nationale] quand les manifestants ont envahi les lieux. J'ai été mis en lieux sûrs par le personnel de sécurité du parlement. À l'heure actuelle, il est difficile de dire ce qu'il va se passer ensuite, mais les choses sont hors de contrôle car les manifestants n'écoutent personne »13.

Si Hervé Ouattara a rejoint les manifestants parti vers Kossyam parce que l'armée tirait "à blanc" sur  "les quelque 1 500 manifestants qui prennent d'assaut l'Assemblée nationale alors que les députés venaient d'y entrer pour siéger."..
il serait plus honnête de le dire clairement.
J’ai donc tenu un discours dans les environs du palais du Mogho Naaba pour dire aux gens qu’il était temps qu’on en finisse avec le président Compaoré. Nous avons donc pris la direction de Ouaga 2000 avec une foule immense, c’est là-bas d’ailleurs que j’ai découvert monsieur Bambara qui est un militaire.
On voit donc surgir un militaire Bambara (surgi de nulle part .... ou téléguidé par un service secret DGSE ou CIA)
C’est lui qui m’a informé qu’il se pourrait que le général Kouamé Lougué vienne notre la secours pour prendre Kosyam.
On voit donc un prétendu leader H. Ouattara dont l'activité a consisté à saboter la construction des CDR.
LIRE CET ARTICLE DU 1° JUIN 2014

DIMANCHE 1 JUIN 2014

 On voit ici comment Hervé Ouattara se laisse mener par le bout du nez par un militaire dont il ne connait visiblement pas le prénom.....
C’est à ce moment que les choses ont commencé à se tisser entre nous (NDLR : avec Bambara) et un cordon de sécurité s’est immédiatement organisé autour de nous.
Un ennemi des CDR et donc des CDR Sécurité qui se félicite de voir surgir (d'où ?) un "cordon de sécurité"
Puis la foule a commencé à clamer le nom de Lougué.
C'est visiblement un coup monté.....
La "foule" en question ressemble à un coup tordu de services secrets tentant de canaliser la révolution vers un putsch prévu à l'avance..... au cas où....
Nous avons évolué ensemble jusqu’à Palace hôtel, où nous avons été arrêtés par le RSP. Il y a eu des tirs de sommation et c’est à partir de là-bas que je suis ressorti pour demander aux camarades de faire un geste pour montrer que nous n’étions pas armés et que notre seule volonté, c’était de libérer notre pays. Même s’il fallait que l’on passe sur nos corps, il fallait avancer étant donné qu’il y avait déjà des militants qui étaient tombés. Une tentative qui a échoué trois fois. La quatrième fois, nous avancions les mains nues et levées ; certains étaient même à quatre pattes pour signifier vraiment que nous n’étions pas armés.
Le lecteur remarquera ici que le RSP a comme chef.... Diendiéré dont il va bientôt être question.
Les tirs de sommation ont continué puis les militaires ont rebroussé chemin jusqu’à l’hôtel Laïco.
Hôtel Laîco où logeaient les jihadistes Ansardine en janvier 2013, à 4,5 km du palais présidentiel Kossyam.
Nous avons poursuivi notre route et les militaires ont continué à tirer. Je crois que c’est à ce moment que trois d’entre nous ont été touchés. Ils ont été évacués à l’hôpital Blaise-Compaoré où ils ont succombé à leurs blessures malheureusement.
Avec des délégués justice protégés par des délégués sécurité issus de CDR les militaires tireurs auraient été informés de poursuites criminelles contre eux.
La fraternisation révolutionnaire c'est aussi l'information aux forces répressives de leur jugement et de leur condamnation.
Mais il est vrai que H. Ouattara est ici pour protéger la constitution Compaoré et donc sa justice coloniale.

L'ASSASSIN DIENDIERE ENTRE DANS LA FOULE EN REVOLUTION
 ET DEMANDE A PARLER A ..... HERVE OUATTARA

Cela a révolté davantage la foule et elle a continué d’avancer. Nous avons réussi à repousser le barrage jusqu’à BF1 puis au dernier feu tricolore avant le palais de Kosyam. Nous étions à environ 400 mètres du palais. Le dispositif sécuritaire y était bien sûr plus important. Mais on était déjà dans le feu de l’action et il fallait faire avec. C’est à cet endroit que Gilbert Diendiéré (NDLR : le chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré) est venu nous voir.
On a donc le chef des assassins qui, se frayant un chemin dans une foule qui vient d'avoir des morts, s'approche du leader .... Hervé Ouattara...
Cela ressemble à un conte pour enfants !
Il a demandé à parler au leader de ce mouvement et je me suis avancé, accompagné de Bambara et d’un autre, Ouédraogo, dont le prénom m’échappe. Il nous a fait comprendre que notre action a porté ses fruits, car c’est arrivé à qui de droit. Donc pour lui, ce n’était plus nécessaire que l’on verse le sang.
A ce stade, on a donc Diendiéré qui prend acte de la victoire de la révolution.
Nous lui avons fait savoir que notre objectif n’était pas d’échanger avec l’aide de camp du président ou quelqu’un d’autre que lui. Nous lui avons dit que nous étions venus pour nous assurer que Kosyam était libéré, car, à en croire des gens, Blaise Compaoré ne serait plus au pays.
.. la révolution a vaincu ..... mais Hervé Ouattara veut avoir un dialogue avec le tyran.....
Il a dit que cela allait être compliqué à faire et lui on a rétorqué qu’il lui faudrait donc tuer tout le monde. Il nous a répondu que tirer sur la foule n’était pas leur objectif. Nous lui avons dit alors de nous laisser passer pour aller le voir. C’est ainsi qu’il a passé un coup de fil de presque 15 mn avant de nous dire que l’on pouvait y aller.

Qu’est-ce qui s’est dit entre le président et vous et qui était là ?

Nous avons été conduits (NDLR : Bambara, Ouédraogo et moi-même) par le général Diendiéré au palais. Nous avons traversé deux salons avant de voir le président au troisième, debout en train de nous attendre. Il nous a salués et nous a installés. J’ai tout de suite compris que c’était quelqu’un qui lisait la presse et suivait les médias dans leur ensemble. Par exemple, il connaissait mon nom. Ce qui m’a d’ailleurs surpris. J’étais aussi effrayé et je me demandais dans quelle merde je m‘étais mis. Il a même ironisé en disant qu’il avait appris que nous voulions son départ. Je lui ai dit que c’était la vérité, car il y a eu trop de morts déjà.
Mais lui nous a fait savoir qu’il a retiré le projet de loi et qu’il voulait une transition apaisée et qu’il allait remettre le pouvoir à un président démocratiquement élu. Tout ce qui le préoccupait, d’après lui, c’était de laisser un pays stable et démocratique. En réponse, nous lui avons dit qu’il était trop tard et que l’on attendait cela de lui il y a bien longtemps, mais il ne l’a pas fait. S’il avait dit ça il y a quelques mois, on l’aurait fait héros, mais que c’était déjà trop tard. On lui a donc donné jusqu’au soir pour qu’il libère Kosyam, et il devait présenter sa démission dans les 45 mn qui suivaient.

Il a vraiment promis de démissionner dans les 45 mn suivantes ?

Il l’a dit à nous et devant Gilbert Diendiéré. Il nous a d’abord dit de repartir dire aux manifestants dehors qu’il quitterait le pouvoir en novembre 2015 et qu’il souhaitait que tout se passe dans le calme. Je lui ai répondu que si nous portions ce message aux camarades, nous serions les premiers cadavres.

DIENDIERE A COMPAORE "C'EST GÂTE"
LES DEUX RUSES BERNANT L'IMBECILE H. OUATTARA

Au lieu de venir avec des miliciens armés (dont évidemment des militaires ralliés à la révolution) à Kossyam pour interpeller l'assassin Compaoré, voici maintenant un petit peureux nous raconter comment Diendiéré convainct son maître que tout est perdu. (gâté)
Je ne sais pas si Diendiéré a toujours parlé ainsi au président, mais lui-même a confirmé nos dires en disant : «Excellence, avec tout le respect que je vous dois, on ne peut rien contre la foule qui est dehors. C’est gâté». Sur place moi-même j’ai compris que c’était scellé pour le président Compaoré. Il m’a même demandé d’inviter BF1 et Canal 3 pour qu’il déclare sa démission. Malheureusement, BF1 n’émettait pas ce jour.
Quand je me suis rendu à Canal 3 pour leur demander de rejoindre Kosyam, je suis allé tomber sur une déclaration de Blaise Compaoré qui instaurait l’état de siège.
H. Ouattara nous explique donc ici qu'il s'est fait berné par le tyran.
J’étais tellement choqué et énervé que j’ai continué à la radio Oméga pour dire mon mécontentement. Nous avons donc dit que nous remonterions sur Kosyam le lendemain à 8h, quel que soit le prix à payer. Après, j’ai été appelé par l’actuel président, le lieutenant-colonel Zida, qui m’a dit que j’avais commis une erreur en allant parler au président, car lui il savait qu’il allait nous rouler dans la farine. Il m’a fait savoir que l’armée avait décidé de prendre ses responsabilités et de démettre Compaoré de ses fonctions et qu’il fallait juste déterminer qui allait endosser cette responsabilité. Il y a eu ensuite les mouvements à l’état-major de l’armée que vous avez suivis avec nous, Le Balai citoyen et d’autres organisations. Ensemble, on a presque imposé Zida, et nous de notre côté nous savions que c’était un jeu fait depuis la veille 30 octobre.

Comment avez-vous connu le président Zida ?

C’est à Kosyam que j’ai fait sa connaissance, lorsque nous y sommes allés avec le général Diendiéré rencontrer le président.

Comment avez-vous trouvé Blaise Compaoré quand vous l’avez rencontré ? Dans quels états physique et mental se trouvait-il ?

Je pense que ce serait une grosse erreur pour moi de décrire par le menu la personne du président Compaoré tel que je l’ai vu. Je préfère, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, dire simplement que comme tout homme, il était sous le choc. Comme s’il avait reçu un coup de massue sur la tête.

N’avez-vous pas par moments eu pitié de lui ?

Si vous voyez que j’évite au maximum de parler aujourd’hui dans les médias, c’est parce que mon entrée à Kosyam a beaucoup joué sur moi. Beaucoup de gens ne savent pas ce que je vis, ce que je traverse en ce moment. Moi-même, je ne sais plus si j’ai bien agi ou pas. Peut-être qu’il n’était pas tout ce qu’on disait de lui. Je suis dans une confusion totale actuellement.

"Au départ, nous avons voulu inciter Gilbert Diendiéré,
lui-même, à perpétrer un coup d’Etat"


D’aucuns disent que le CAR ainsi que d’autres organisations comme le Balai citoyen ont dealé avec le lieutenant-colonel Isaac Zida, le chef d’Etat par intérim. Y a-t-il vraiment eu des arrangements entre vous ?

J’ai l’habitude de dire aux gens que nous sommes tous comptables de ce qui est arrivé aujourd’hui. Le départ de Blaise Compaoré est le fruit de la lutte de tous les Burkinabè. S’il y a des gens qui peuvent vous dire comment Zida est venu, c’est bien nous ; et ce n’est pas pour nous vanter.
Au départ, nous avons voulu inciter Gilbert Diendiéré, lui-même, à perpétrer un coup d’Etat. Mais il m’a dit que ça ne l’intéressait pas et qu’il ne voulait pas en entendre parler. Concernant Zida, c’est des situations politiques qui ont amené les gens où ils sont. Dans la nuit du 30, nous avons entamé des négociations avec des gens auxquels nous avons fait savoir que si l’armée devait prendre ses responsabilités, nous ne voulions pas d’Honoré Traoré, le chef d’état-major. Mais Zida lui-même nous a demandé si nous étions convaincus de ce que nous voulions. Nous nous sommes toujours assumés. Dans la salle, j’ai été le premier à dire à Zida, car je lui ai parlé la veille, de prendre ses responsabilités.
La seule personne dans la salle qui a refusé cette option était Luc Marius Ibriga. Il m’a appelé de côté pour me dire que j’étais en train de jouer à un jeu dangereux. Je lui ai dit que ce qui m’intéressait à ce jour était que le président Compaoré quitte le pouvoir et que le reste on gèrerait. Peut-être que j’ai fait ça sur un coup de tête, mais je l’assume. Il a appelé Augustin Loada, puis Smockey. Hervé Kam n’était même pas encore là. Le Pr Ibriga nous a fait comprendre que lui était pour une transition civile et qu’il n’appartenait pas à la société civile d’amener des militaires au pouvoir. On a discuté entre nous et finalement, c’est nous qui avons gagné. Sams’K Le Jah et Hervé Kam, qui sont arrivés plus tard, étaient dans la même logique que Smockey et moi. Finalement, nous avons dit à Zida de prendre ses responsabilités, c’est pourquoi nous sommes revenus le lendemain l’accompagner à la place de la Nation pour son message. Il n’y a eu aucun deal. Maintenant le CAR accompagne la nouvelle dynamique qui veut que le pouvoir soit civil.

Le 4 novembre, lors de la rencontre entre les émissaires de la communauté internationale et la société civile burkinabè, vous avez quitté avec fracas la table des discussions. Que s’est-il passé ?

Nous avons des principes au CAR. Nous ne sommes pas des jeunes qui sont venus se prostituer ou pour les beaux yeux de quelqu’un. Pour nous, la communauté internationale se fout des gens. Nous ne sommes pas dans leur logique de médecin après la mort où ils viennent nous faire des leçons de morale. C’était trop osé de leur part. Nous avons d’abord attiré l’attention de Kadré Désiré Ouédraogo, le président de la Commission de la CEDEAO, sur le fait que lui, en tant que fils de ce pays, ne se montre qu’actuellement pour faire la morale aux gens.

Que vous a dit exactement Kadré Désiré Ouédraogo ?

Il est venu nous parler de sens de la responsabilité, de cohésion, d’éviter les actes de vandalisme… A mon sens, il est le moins indiqué pour tenir de tels propos. Après, nous sommes entrés dans d’autres échanges du genre « Le Balai citoyen a fait venir un militaire au pouvoir ». « Le Balai citoyen a fait partir Blaise Compaoré » ; « Le Balai citoyen a pris de l’argent… » Je n’ai pas toléré ça. Pour moi, il faut respecter les autres. On peut ne pas épouser les positions des autres, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut aller jusqu’à les discréditer ou jeter l’anathème sur eux. Surtout quand on n’a pas de preuve, c’est de l’inconséquence. En présence de la communauté internationale, il n’appartenait pas à la société civile de venir laver son linge sale. Et quand les choses vont sur ce terrain, j’estime que le CAR n’a pas sa place. C’est la raison pour laquelle on a demandé à quitter la salle.

Vous qui avez eu l’occasion d’approcher le lieutenant-colonel Zida à plusieurs reprises, pensez-vous qu’il est homme à tenir parole ? Pensez-vous qu’il rendra le pouvoir aux civils comme il l’a promis ?

Moi, je crois toujours en l’homme jusqu’à ce qu’il me donne l’occasion de changer d’avis sur lui. Tout le monde n’est pas mauvais. C’est vrai qu’il y a eu des militaires qui ont déçu, mais il y a eu de bons militaires. Il y a eu Thomas Sankara, par exemple. Si les gens ont à un moment donné réclamé Kouamé Lougué, c’est certainement parce qu’il est bien. Je crois qu’on ne peut pas juger quelqu’un par le fait d’autres personnes. Aujourd’hui, je pense que c’est quelqu’un qui est honnête, qui est sincère, qui aime son pays et qui est prêt à consentir des sacrifices pour sa patrie. On est à un moment où chacun doit reconnaître le rôle qu’il a joué, et le rôle que l’autre aussi a joué. Et c’est capital pour le développement de notre pays. Il ne faut pas saper ce que l’autre fait. Quand quelqu’un arrive à faire quelque chose pour améliorer la vie du pays, il faut le lui reconnaître, si minime soit-il. Il faut donc reconnaître le rôle qu’a joué Zida dans la situation actuelle et s’il doit remettre le pouvoir aux civils, il faut que l’Etat lui soit reconnaissant et que le peuple burkinabè reconnaisse le rôle de l’armée. Que l’on admette qu’elle prenne part activement à la transition.

Il est question actuellement de faire un portrait-robot du futur président de la transition. Le CAR a-t-il un nom à proposer ?

Non, le CAR s’est gardé de faire des propositions, parce que nous pensons que nous sommes une structure qui est prête à en découdre avec quiconque viendrait faire les mêmes bêtises. Pour éviter d’aller avec quelqu’un que nous-mêmes allons décrié, nous n’avons pas proposé de nom. Et si un nom fait l’unanimité, le CAR acceptera son choix.

Quel est le préalable que le CAR pose avant d’accepter un nom ?

Ce qui est important pour cette transition, c’est de trouver un homme qui est tout propre, même si c’est un peu utopique. L’essentiel, c’est que ce soit un homme qui ait le sens de l’honneur, des valeurs et qui fasse surtout consensus. Nous voulons un rassembleur.

Blaise Compaoré est parti, il n’est plus question de référendum, que deviendra le Collectif antiréférendum ?

Il y a déjà un comité de réflexion sur cette question. Bientôt, vous aurez une lettre d’invitation pour savoir ce que va devenir le CAR

Arnaud Ouédraogo








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